Quelles sont les étapes d'un deuil ?
Par Virginie Ceccarelli
Le deuil
La douleur quand on perd un proche est tellement immense que nous nous sentons démunis, perdus et sans espoir. Comment se faire à l’idée que nous ne reverrons plus l’être aimé ? L’acceptation semble complètement impensable.
Comment accepter « l’inacceptable » ?
A travers cet article, je voudrais vous apporter quelques pistes dont le seul objectif est de vous aider à retrouver paix et sérénité.
Souvent, vous devez entendre l’injonction « il faut que tu fasses ton deuil » ou encore « passes à autre chose ». Cet impératif est employé à tort et renforce le sentiment de culpabilité chez la personne endeuillée.
En psychanalyse, Freud n’évoquait pas « il faut » dans ses théories mais parlait plutôt de « travail de deuil ». En effet, il s’agit d’un travail à faire en prenant en considération la personne que vous êtes avec vos sentiments et vos émotions.
Tout d’abord, accordons nous un temps afin de comprendre la signification du mot « deuil ». Il vient du latin « dolus » et signifie « douleur » : « faire son deuil » signifie « faire sa douleur ». La douleur est donc une étape normale et nécessaire dans le processus du deuil.
Le processus d'un deuil
Face à un décès, nous pouvons passer ou non par des étapes pour arriver à l’acceptation et à la reconstruction. Ces étapes sont proches de celles d’une fin de vie telles que proposées par Elisabeth Kübler-Ross : le déni – la colère – le marchandage – la dépression – l’acceptation.
En revanche, il est important de prendre en compte une étape venant avant même le déni : c’est le choc à l’annonce de la perte de l’être cher. Cette première étape est celle qui va amorcer la première émotion ressentie.
Enfin j’ajouterais une dernière étape : la reconstruction. Une fois toutes ces phases de recueil traversées, vient le temps de la reconstruction.
Quelles sont les étapes d'un deuil ?
- Le choc : à l’annonce du décès, c’est le « choc », une douleur ressentie dans la poitrine, un effondrement, un vide immense. On n’est jamais préparé à perdre quelqu’un, à être confronté à la mort. Ce n’est pas quelque chose qu’on nous enseigne.
- le déni : on se dit qu’il s’agit d’une simple absence, la personne va revenir. Cette nouvelle nous paralyse, nous anesthésie alors on se défend en refusant d’y croire.
- la colère/révolte : le déni laisse place ensuite à la colère. « Pourquoi moi ? » La perte laisse un sentiment d’injustice : nous ne comprenons pas la raison pour laquelle la personne décédée nous a été enlevée. La colère se dirige aussi contre le défunt qui nous a abandonnée. Elle se tourne par la suite contre nous-même et nous culpabilisons sur notre façon de penser vis-à-vis du défunt. « Tu n’avais pas le droit de m’abandonner ». Cette colère est à la fois une rupture avec le défunt et une rupture avec soi (on s’en veut de lui en vouloir).
- Le marchandage : nous nous sentons si désespérée que nous sommes prêts à tout pour atténuer la douleur. Pour combler le vide intérieur, nous allons faire des négociations avec nous-même : « je promets de changer mon mode de vie, si vous laissez vivre cette personne ». Cette perception donne un sentiment de contrôle même si la situation reste inchangée.
- la dépression : la douleur, le vide, la perte de sens, la dépression est parfois nécessaire pour se reconstruire. La douleur a un rôle majeur, celui de ne pas oublier. Si des pensées obsessionnelles s’ajoutent, c’est simplement pour rappeler à la conscience la perte du proche. Acceptez-les.
- l’acceptation : elle se fait lorsque vous comprenez que vous n’oublierez jamais la personne qui est partie. La douleur disparaît à ce moment-là. Vous pouvez commencer le processus de reconstruction.
La reconstruction
Pour atteindre cette dernière étape, acceptez votre douleur. Accueillez-la en comprenant le sens, la raison et la justesse et accepter qui vous êtes. Laissez vos émotions s’exprimer, acceptez les pour mieux vous en libérer. Un nouveau lien va se créer avec l’être perdu, un lien qui vous est propre et qui va vous amener vers un apaisement émotionnel. Pour « faire son deuil » et traverser les différentes étapes du deuil, il est essentiel de reconnaître le vécu de qui vous étiez au moment du choc et qui vous êtes aujourd’hui. Ecoutez-vous, soyez indulgent avec vous même et écrivez votre nouveau chemin de vie, votre nouvelle histoire à votre rythme.
J’espère que cet article vous aura aidé à trouver la voie, à comprendre ces étapes. Si vous avez envie de partager votre expérience, vous pouvez déposer un commentaire afin d’aider d’autres personnes à comprendre « quelles sont les étapes d’un deuil ? »
Bibliographie
Boris Cyrulnik – Le murmure des fantômes – Odile Jacob, Poches, Paris 2005
Christophe André – Consolations – Iconoclaste, 2022
Lise Bourbeau – La puissance de l’acceptation, Pocket, 2017
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